lundi 5 décembre 2011

Week End de 03-04 Dec 2011

Week End n°2
« Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante ans dans le désert » Dt 8,2
Il y a un temps pour se souvenir….
Comment prenons-nous le temps de regarder le passé dans un monde tourné vers l’avenir ? Peut-on articuler les temps de la mémoire et de l’histoire ?


Le mot de Mickaël

Bonjour à toutes et tous, bienvenue au Beausset pour notre second WE de l’année.
Nous voici rassemblés dans un lieu qui nous est un peu moins familier que la Pourraque mais il est vrai qu’un peu de chauffage et de confort en hivers ne nuisent pas à la réflexion hivernale et à l’échange.
Nous sommes heureux d’accueillir dans le groupe Claude, Joseph, prêtre de la mission de France, ancien curé de Moissac, de St Chamas et d’ailleurs…
Nous avons une pensée pour Daphnée et Bertrand qui étaient hier encore dans l’attente de l’arrivée de leur bébé et qui avaient très envie de venir nous retrouver, une pensée pour Jean Bernard qui soigne un gros rhume du côté de Nimes et tous les absentes et absents qui peuvent se joindre à nous.

Et si nous prenions le temps ? Tel est le thème de notre parcours entamé au mois d’octobre du côté de la Pourraque et que nous vous invitons à poursuivre.
Il y a deux mois nous avions pris le temps de nous poser et d’écouter Giuseppe nous présenter l’approche sociologique du temps développée par Bauman qui constate les évolutions de notre société, où le temps est tellement rapide qu’il en devient liquide. Alors qu’il y a quelques décennies l’homme construisait patiemment son histoire, prenait le temps de chercher le bonheur, la société actuelle nous vend le plaisir immédiat et limité dans le temps. Vous gardez sans doute comme moi, les quelques vidéos projetées lors de la présentation de Giuseppe.
Nous avions ensuite échangé autour d’un article de presse qui montrait si besoin était que ces questions concernant le temps sont partagées par un grand nombre. Les jeunes notamment prennent conscience que la connexion permanente sur le monde peut être néfaste et de nombreux mouvements « slow » se mettent en place pour  redonner une place à l’homme, pour lui laisser le temps.
Nous avions profité de ce texte pour échanger en petit groupe sur ce qui fait nos vies, sur nos agendas réels et sur nos agendas rêvés, que ferions-nous si nous avions plus de temps pour nous ? Quelle place accordons-nous à nos gros cailloux pour faire référence notre foi dans cet enchainement toujours plus rapide ?
Le dimanche fut plus classiquement consacré à l’étude du texte de Qohélet dans lequel il nous était rappelé que Dieu construit pour sa part sur la durée.

Aujourd’hui nous vous proposons de prendre le temps de nous interroger sur l’importance de l’histoire et de notre passé. Notre société, à commencer par les médias de l’information, nous proposent une actualité toute aussi liquide, distribuée en continu, à grand coup de bandeaux défilants et autres « faits du jour ». Tout cela ne nous aide pas forcément à hiérarchiser la portée des évènements entre les frasques d’un homme d’état et les massacres plus ou moins cachés perpétrés par des dictatures, le tout en sachant que demain la roue aura tournée et que les sujets chauds seront tout autres.

Dans ce contexte de l’immédiateté ambiante et du médiatique l’équipe de préparation s’est interrogée sur l’importance du faire mémoire. Prenons nous le temps de nous arrêter, de nous poser et de tourner la tête pour voir d’où nous venons, quel est notre parcours, quels sont les faits qui pour les uns seront de simples « faits historiques » (avec un petit « h ») alors que personnellement ils constituent des actes fondateurs qui ont infléchit plus ou moins fortement notre histoire. Deux exemples me viennent aujourd’hui à l’esprit dans ce lieu et ce contexte : le premier est personnel et concerne Joseph dont la rencontre et la proposition faite il y a bientôt quinze ans « Les copains de Marseille proposent des WE bibliques à la Pourraque, Est-ce que cela vous intéresse ? » me conduisent, entre autre, à réaliser aujourd’hui ce mot d’accueil.
L’autre est sans aucun doute partagé par Madeleine et Hubert puisqu’il y a un an à peu près, Hubert faisait demi tour sur la route du Beausset pour aller aider Marie sa fille en train d’accoucher prématurément. Avec Madeleine, ils ne devaient pas se douter à l’époque de l’importance que prendrait le contexte de cette naissance dans leur histoire familiale.
Est-ce important pour nous, pour notre famille de faire mémoire ? Qu’est ce que cela apporte ? Est-ce de la pure nostalgie destinée à entretenir un sentiment de « c’était mieux avant » ?
Au travers des textes choisis l’équipe de préparation a voulu montrer combien cet acte du « souviens toi » et du « faire mémoire » était constitutif de notre foi, au point de se retrouver au cœur de notre liturgie de l’Eucharistie : « Faites cela en mémoire de moi ».
En tant que croyants, nous sommes invités à nous souvenir de Dieu et de son alliance avec son peuple, à nous souvenir des actes d’amour posés par Jésus et en faisant mémoire d’être nous même acteurs et messagers au sein de notre société.
Ce week end sera également marqué par quelques temps forts pour les uns et les autres qui seront pourront éventuellement un jour être relus comme des actes fondateurs : Pour Jubiata dont c’est le 15ème anniversaire aujourd’hui, pour  Bambou, Aglaé, Virgile et Berteline qui vont débuter leur cheminement vers la première communion. Pour nous tous enfin nous sommes invités à « faire mémoire » en ce temps si particulier de l’avent, faire mémoire de l’attente longue et pas si évidente que cela  que constitue une grossesse, fusse t’elle celle du Christ.
Voilà quelques points de repères proposés pour jalonner notre début de parcours, il me reste à céder la parole à Lucille qui nous propose une réflexion sur la mémoire et le temps.


Notre réflexion à l'aide des textes
* Josué 4 (1-24)
* 1 Co 11 (20-30)
nous a fait creuser le thème du "faire mémoire", autour des signes et de la façon de se souvenir pour leur garder leur sens à jamais.

Avec * Jean 14 (15-27)
nous avons confronté la mémoire, le souvenir et la fidèlité.



Les jeunes ont travaillés sur la base du film
Le cercle des poètes disparus

Je partis dans les bois car je voulais vivre sans me hâter, vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de la vie. Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie, pour ne pas, au soir de la vieillesse, découvrir que je n'avais pas vécu.

Que votre vie soit extraordinaire!

mercredi 12 octobre 2011

La Prière de nos jeunes








• Prends pitié de nous quand on pense, comme dit Audi, que
« Le choix n’est pas important, ce sera toujours bien







• Prends pitié de nous quand on pense, comme Eram, que
« La Famille c’est sacré » quand on achète leurs chaussures














• Prends pitié de nous quand on pense, comme Budget Mobile, que
« c’est chouette de dépenser 3E90, sans engagement »















• Prends pitié de nous quand on pense, comme STRESLESS, que
« La version originale du confort » c’est d’avoir un canapé













• Prends pitié de nous quand on pense, comme Gulietta, qu’elle
est une personne et pas une voiture

Le Temp Liquide

Cahier de réflexions synthétiques faites autour des œuvres de
Z. BAUMANN

Ouvrages de reférence:
Zygmunt Bauman, L'Amour liquide (2004); La Societé assiegée (2005); La Vie liquide (2006); S'Acheter une vie (2008)



A. LA SOCIETE LIQUIDE

Dans la Societé des TEMPS MODERNES



L’ouvrier travaillait à la production d’équipements et d’outils pour :
a. Créer un foyer:
- Son travail est asservi à la constitution du patrimoine familial
- Il fait des économies aujourd’hui pour en bénéficier demain
- Ses efforts visent la constitution de biens durables

b. Contribuer au progrès de la société / de son propre pays
Moyens de transport des personnes, des biens et de l’information accrus
Progrès technique et scientifique accrus(en médecine et en ingénierie)

c. Accroitre le pouvoir/ développement de l’usine/l’industrie/la nation

Ce qui régissait le tout était la capacité de CONTROLER(/ASSURER) :
- La rigueur dans l’usine
- La discipline au sein de la famille et de toutes les agences éducatives
- Le respect des règles de l’Etat

Au centre d’intérêt de ce mode de vie il y a avait la Société/la Collectivité/ la Famille/ la Nation

Les droits impondérables, pour tous, étaient ceux assurés par :
- Le bien être social (Politique)
- Les Corporations des métiers (Usine)
- Les Parents (Foyer monogamique)

Au temps du TEMPS LIQUIDE, dans la Société Liquide, on passe :

D’une économie basée sur la production de biens et de services pour la collectivité (Société fermée)
A une économie fondée sur l’incrément sans cesse du capital qui ne fait plus référence à l’usine/la collectivité locale, mais plutôt, au marché global (Société ouverte)
Ce qui dirige et influence (les comportements) c’est le Libre Marché : Le marché des finances, des biens et du travail


L’âme du Libre Marché est la concurrence, l’individualisme (cf American Psyco)
Au fin fond et au centre d’intérêt de ce mode de vie l’on trouve
Le CONSUMATEUR, car l’intérêt du capital au jour d’aujourd’hui n’est plus celui de maitriser l’ouvrier (cf ouvriers soumis aux machines)
Mais, celui de maitriser le désir de consommation des produits issus du capital

Si dans le Temps Moderne la préoccupation majeure était de s’assurer que l’individu était en « bonne santé »
Dans le Temps Liquide on s’assure que la personne est en possession d’une « carte de crédit »

Dans la Société Liquide
Le moyen asservi à la maitrise du désir à la consommation c’est la SEDUCTION (la Publicité) –cf succès de l’émission télévisée « Mad Man -


D’un intérêt centré sur la collectivité à un intérêt centré sur l’Individu

Au centre d’intérêt est désormais situé l’ « homo consumens ». La question qui se pose alors c’est « Qu’en est il de l’ homo faber ? » (Puisque :)
 Son travail est moins stratégique au profit
 Lorsqu’il existe, son travail devient à temps partiel et sans guère d’obligations
 Résiste, celui qui mieux sait s’adapter aux changements continus
 La spécialisation est de moins en moins recherchée et appréciée (Cf la notion de « Génération Furita »)
 Aujourd’hui, être un spécialiste n’est plus une opportunité…au contraire
 Comme le préconise la théorie de l’évolution de Darwin, l’espèce destinée à survivre c’est celle a plus forte capacité d’adaptation, ce qui souvent, n’est pas typique de l’espèce, la plus forte.



B. LE BONHEUR LIQUIDE

(Au sein du Temps Liquide on passe)
De la recherche de longue halène et laborieuse du bonheur (typique des temps modernes) à la consommation du plaisir immédiat et instantané (typique du temps liquide)

La spécificité de l’Homme Consumens c’est de s’investir/travailler pour:
- consommer, aujourd’hui, le fruit de son travail
- Ne jamais se priver de quoi que ce soit aujourd’hui au profit de demain. Mieux vaut il tout arracher au présent


- D’une recherche du bonheur qui perdure et qui se décline au singulier/à la simple personne/aux fins fond : la qualité
- A un arrachement jusqu’au bout de chaque instant du plaisir ; Désir, qui se décline en termes de matériel/de moyens : de quantité (Cf ARMAN)


Les (nouvelles) situations de bonheur se manifestent lorsque
- l’on profite du sens de la vie ICI et MAINTENANT (Life is now- Levis)
- le désir est perpétué jusqu’à une nouvelle occasion (Cf achat d’impulsion Mc Do Solar…validité de 30 jours seulement)
- l’on garde en soi, le « rêve de quelque chose », l’esprit de l’ouverture d’un cadeau (cf pub Wolswagen), le désir sans cesse…
- l’on ne doit plus attendre, car, ores il y a « MASTERCARD/ VISA »
- l’on est sélectionné et l’on peut gouter à la sensation d’être unique à profiter de l’offre spéciale « jeans à production limité »
- l’on oublie vite (culture du simple emploi)
- l’on sait changer continuellement sa propre identité et ses horizons (Eloge de la Fuite – H Laborit, Almodovar)

Le Bonheur n’est plus dans l’AVOIR ou dans l’ETRE mais dans le USER (Consommer)

« On vit en surface et lorsque l’on glisse sur un film de glace trop fin, la seule voie d’issu c’est dans la vitesse » (Emerson)


- On court pour vaincre la PEUR de la MORT, dont l’expérience est faite - au quotidien - face à la (« caducité ») /mort des plaisirs/les jouissances instantanées
- Faire « shopping » c’est s’offrir un nouveau commencement, une nouvelle résurrection (Cf I like shopping)
- L’attente et la joie du paradis sont assurées par la carte (Bleu) /de crédit

Synthèse : La Publicité de SFR : La crise
SFR : « Carrement vous ! »
MAC DONALD : « C’est tout ce que j’aime »


C. L’AMOUR LIQUIDE

De manière générale l’on peut affirmer que
- L’Amour est un sentiment qui consiste en une relation avec l’autre, qui est durable et qui demeure dans le mystère.
- L’être amoureux est un état relationnel basé sur le désir.
- Le désir est le rêve de quelque chose. En tant que tel, il est fugace, instantané.

Au sein du Temps Liquide
- Les relations induites par ce sentiment deviennent, elles aussi, apparentées au « désir » (caduques et) fugaces.
- Tel que c’est le cas dans la consommation, l’autre est aussi à consommer (jusqu’au bout du plaisir) et puis à jeter (le choix du partenaire est une affaire de désir pur) :
- L’Amour n’est plus « L’Amour à toujours » (les amours des feuilletons) – mais - L’Amour jetable et échangeable en fonction du désir


- Le sexe n’est plus guère apparenté à :
A. L’Amour/Eros lié au sentiment, à la qualité (de la relation), à la personne
B. La reproduction générationnelle, car :
 Le couple n’est plus condition indispensable à la gestation, qui peut se commander en labo
 S’occuper des enfants est un obstacle potentiel à la liberté personnelle


 Le sexe doit être vécu librement, et de manière affranchie de toutes responsabilités (préservatif)
 Le sexe doit être vécu sans aucun engagement de duré, et/ou de sentiments (Cf sites de rencontres)


En manque d’obligeance de qualité, la quantité l’emporte. On s’abandonne à :
 des nombreuses occasions amoureuses, …
 des innombrables occasions de CONNEXIONS


- Login / Mot de passe/ Pseudonyme: ce sont les nouvelles pièces d’identité
- Sans Login / Mot de passe/Pseudonyme on est hémarginés, on est personne. On n’existe pas.

Les liens sont plus fréquents, plus courts, plus légers, sans engagements

On est agréable si l’on est léger, si l’on est « cool »


1. L’Amour Liquide et la vie en commune

- L’autre est un concurrent et la vie est une lutte pour survivre. Les sentiments de pitié et de compassion ont été bandits (« L’autre c’est l’infère » JP Sartre) ,
- A chaque jour un nouvel épisode. La lutte pour survivre se renouvelle (cf les émissions de télé réalité, Star Accademy, X-factor, etc..)

2. . (L’Amour Liquide et ) et la vie dans la Societé

- Sur Internet, mais pas seulement, on crée ses propres réseaux (face book, linkedyn, etc), et ainsi faisant, l’on bâtit des cloisonnements (humains)
- Dans les cités comme dans les quartiers chics, on installe des systèmes de vidéosurveillance
- Le droit à la sécurité l’emporte sur les droits de libertés personnelles
- Lorsque la précarité, la fragilité et la perte d’identité s’imposent, les sens de panique et de craintes (insurmontables) s’installent
- Le facteur sécurité stigmatise le symbole d’une politique gagnante
- Les autorités locales relèvent le défi de trouver des solutions locales à des contradictions globales

dimanche 9 octobre 2011

Week End du 8-9 Octobre 2011



"Et si nous prenions le temps ?"

Au programme cette année,
* un temps pour échanger sur notre perception des temps qui nous entourent et que nous renvoie notre société.
* un temps pour se souvenir, pour regarder le passé dans un monde tourné vers l'avenir
* un temps pour poser les fondements et un temps pour bâtir..
* un temps pour la gratuité, un temps pour dire merci...
* un temps pour faire confiance et espérer....

samedi 26 mars 2011

La Pietà de Michelangelo


Le sujet de cette œuvre c'est " la beauté qui sauvera le monde " comme écrivait Dostoïevski dans son roman "L'Idiot,".

Ici c'est la beauté des corps soit du petit-fils soit de la mère-fille qui affronte la mort ...et donc fait penser à la vie.

Et donc la Pietà c'est apparemment une image de mort mais en fait on ne respire que de la vie.

Comment mieux dire que le mystère de la Passion de Jésus c'est le mystère de la Mort et de la Résurrection en même temps ?


jeudi 24 mars 2011

Week End du 19-20 Mars 2011

« Violence, souffrance, mort et croix... rédemptrices ? :
questions de sens et de foi »


Résumé de l’article de Jean-Marc Gauthier, Faculté de théologie et de sciences des religions Université de Montréal
http://id.erudit.org/iderudit/013603ar

La croix est au cœur de la tradition chrétienne.
Le christianisme se fonde historiquement sur ces récits de la Passion de Jésus et sur l’annonce, par les premiers disciples de sa résurrection.

- place centrale de la Passion et de la mort de Jésus, cette place centrale de la croix dans la révélation et la manifestation du salut du monde

- est-il possible de penser la foi chrétienne, tout en remettant en question tout lien de cause à effet entre violence et rédemption, entre souffrance et rédemption, entre mort et rédemption... ou salut ?

- Saint Paul résume l’essentiel de cette foi en disant : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine » (1Co 15,17). Pourrions-nous dire de la même façon et sur le même plan :
«Si Jésus n’a pas été crucifié, s’il n’a pas souffert et n’est pas mort, notre foi
est vaine»?

- la Passion est le récit des souffrances vécues par Jésus , victime de violences physiques et morales et mis cruellement à mort sur une croix

-La croix. La croix est d’abord un instrument de torture et de mise à mort. Elle est devenue célèbre, dans la tradition chrétienne, parce que Jésus de Nazareth, fondement de cette tradition, est mort sur une croix. La croix est désormais liée à toute question qui se pose par rapport à la rédemption, au salut, dans cette tradition religieuse

La mort. La mort est la fin de la vie. Cette « mort-fin » est-elle une coupure radicale ou un aboutissement? Cette fin est-elle finitude radicale ou finalité signifiante ? De toute façon, la mort est d’abord mortelle et mortifère et elle oblige à se questionner radicalement sur le sens de la vie. La mort pose la question du salut.

D’après les différents récits de la Passion, il est certain que Jésus a été victime de violences multiples : on le frappe, on lui crache au visage, on le flagelle, on le cloue sur une croix. Les violences sont d’ordre physique, mais aussi d’ordre moral: on se moque de lui, on l’humilie. Mais, par-dessus tout, c’est la crucifixion qui est la violence morale par excellence, car le crucifié est identifié à ce qu’il y a de plus honni dans la société. C’est aussi la crucifixion qui est la violence physique par excellence, car la croix est l’une des façons les plus violentes de faire souffrir et mourir quelqu’un. Alors, on peut facilement présumer que Jésus a beaucoup souffert dans son corps et dans son âme.

la souffrance a-t-elle du sens, la souffrance a-t-elle un sens ?
Poser la question du sens de la souffrance, c’est une façon de demander si la souffrance est rédemptrice ou si la rédemption intègre la souffrance. Surtout quand on la pose à propos de Jésus de Nazareth, de sa Passion et du salut possible réalisé en ce « Fils de Dieu ».

La mort de Jésus nous invite à nous poser la question du salut.
Le salut. Nous avons assumé, en notre histoire chrétienne, que le salut,la rédemption du monde, avait un lien fondamental, avec la Passion de Jésus et sa mise à mort sur une croix.

Des questions se posent : quel rapport y a-t-il entre violence et salut? Entre souffrance et salut? Entre mort et salut ?

La Passion de Jésus et sa mort sur une croix concentrent en elles toute la problématique du lien entre violence, souffrance, mort et salut.

La croix peut-elle avoir du sens, un sens et, si oui, qu’est-ce qui peut donner sens à la croix ? La croix elle-même ? Le crucifié sur la croix ? Dieu qui a un lien avec le crucifié ? Le fait que le crucifié soit Dieu? Quel Dieu ?
Comment et pourquoi la souffrance et la mort de quelqu’un pourraient-elles sauver ? Pourtant, dans notre histoire chrétienne, nous affirmons volontiers que la souffrance et la mort de Jésus, le Christ, sauvent : sa souffrance et sa mort sont rédemptrices, dit-on.

Peut-on affirmer, sans sourciller, que le salut du monde advient par la souffrance et la mort de Jésus ? Ce serait par la souffrance et la mort de cet homme que le salut du monde serait advenu, une fois pour toutes.
Si Dieu est Dieu, comment et pourquoi a-t-il « besoin » de la souffrance
et de la mort d’un autre — fût-il un homme-Dieu, son Fils — pour sauver le monde ?
Si la réponse était simple, nous la connaîtrions. Elle est complexe et nous la connaissons à peine. Nous la cherchons encore au-delà de la souffrance et de la mort.

« Qu’en est-il cependant de la souffrance de Jésus de Nazareth ? Lui que la tradition chrétienne reconnaît comme « Fils de Dieu » et dont on dit, semble-t-il, que la souffrance a une valeur infinie pour le salut du monde. Un «Fils de Dieu » dont la souffrance a une valeur infinie pour le salut du monde. Écrire simplement cette phrase donne des « frissons théologiques ».Comme si le fait de l’écrire de nouveau permettait de sentir, de voir, de comprendre que cela est un non-sens. Comment la souffrance de qui que ce soit, fût-elle la plus pauvre parmi les pauvres, fût-il le plus riche parmi les riches, fût-il homme, fût-elle femme, fût-il enfant, fût-il « fils de dieu » ou« Fils de Dieu »... comment cette souffrance pourrait-elle contribuer de quelque façon que ce soit à ce qu’un salut advienne, à ce que le salut du monde se réalise ? »

La souffrance de «l’homme-Fils de Dieu » peut-elle sauver?
La mort peut-elle sauver ? Apparemment non. La mort ne sauve pas
Comment la mort pourrait-elle sauver ?
La mort semble ce qu’il y a de moins salvifique. Elle est radicalement l’anti salut, ce dont il faudrait être sauvé absolument.

Alors, quoi faire avec cette mort, si mortifère, qu’on voudrait reconnaître comme
vivifiante, qu’on voudrait rendre vivifiante ? Si la vie est la vie et la mort est la mort, il y a entre elles une différence, une opposition farouche, radicale, fondamentale. Vouloir les réconcilier est toujours une entreprise «sacrificielle». savoir les distinguer pour mieux les situer est une entreprise « sacramentelle », en ce sens que l’objectif est de manifester la vie de tous à partir de la vie, fût-elle celle d’un seul et même si cet « un seul » a dû subir la violence d’un ensemble, même si cet « un seul » a souffert et est mort par la violence de cet ensemble.
Ce n’est pas utiliser la mort des autres pour sauver sa vie, ni offrir sa propre mort pour sauver la vie des autres, c’est renverser la mort sur son propre terrain et faire en sorte qu’elle se trans-forme en vie

L’entreprise dite « sacramentelle » est le retournement, la conversion, la métanoia de l’entreprise « sacrificielle ».

c’est renverser la mort sur son propre terrain et faire en sorte qu’elle se trans-forme en vie.

C’est une résurrection, un surgissement de la vie à partir et contre la mort.
Ce n’est jamais justifier la mort pour quelque raison que ce soit. C’est toujours contester la mort au nom de l’amour vivifiant. La mort ne sauve pas et ne peut sauver. Affirmer cela est la seule façon de sauver Dieu de la mort. Affirmer le contraire : la mort sauve, la mort de celui-ci ou de celle-ci sauve, c’est conduire Dieu à la mort... Rien n’est plus difficile que de reconnaître la «différence sacramentelle » qui transforme, métamorphose, ressuscite le sacrifice mortifère en sacrement vivifiant. C’est là que se jouent le drame Pascal et ce qu’on a pu appeler l’originalité chrétienne. Que le sacrifice mortifère soit transformé, métamorphosé, ressuscité en sacrement vivifiant. Que le « fils de l’homme» sacrifié, tué, crucifié soit ressuscité et reconnu comme le «Fils du Dieu vivant ».

Que le crucifié soit ressuscité, quelles que soient nos difficultés à imaginer ou à comprendre le sens de cette résurrection, est peut-être la seule voie possible pour donner du sens à la souffrance, à la mort, à la croix du crucifié.


La foi, quelle que soit sa tradition religieuse, c’est oser donner du sens à ce qui n’en a pas ou qui ne semble pas en avoir. La foi chrétienne, la tradition chrétienne, c’est oser affirmer que le salut advient dans la Passion et la mort sur la croix de Jésus de Nazareth, Christ et Seigneur, mais sans croire que c’est la violence, la souffrance, la mort, la croix qui sauvent.



Perles de la Rencontre du 19 et 20 mars

• « L’âme que vous remplissez devient légère ; trop vide encore de vous, je pèse sur moi » nous dit St Augustin. Subtilité de l’équilibre de l’homme pour être à l’image de Dieu…

• « l’âme que vous remplissez devient légère »
Seigneur donne-moi d’accepter que tu remplisses ma vie, mon âme de tout ton amour.

• Seigneur tu es le témoin de notre condition humaine ;
Accompagne-nous dans nos chemins parfois chaotiques. Aide-moi à m’ouvrir pour me remplir de toi.

• Se rappeler que nous sommes humains un corps et un esprit qui vit, qui souffre et qui possède Dieu en lui.

• Combat de l’existence : combat pour atteindre le lâcher prise ?

• Le Goût de la vie, le goût de l’amour est un moteur qui guide ma vie au-delà de ma condition d’homme.

• Combattre pour le non combat. Nous recevons la grâce.

• Il ne faut pas donner un sens à la souffrance.

• Aime et fais ce qu’il te plait !

• Apprendre de l’existence pour alléger son âme

• Jamais un Dieu n’a été moins Dieu, jamais un dieu n’a été si peu Dieu

• Oser croire malgré les souffrances

• Vivement la résurrection !
Merci pour la photo du soldat qui tient l’enfant dans ses bras.

• Souffrance = patience= espérance

• Face à la souffrance et à la mort aide-nous Seigneur à résister à la tentation de te considérer comme ‘tout puissant’
Tu ne souhaites pas notre souffrance mais en tant que composante de la condition humaine ton fils l’a partagée en mourant sur la croix.

• Dois-je passer par la croix moi aussi ?

• Le petit sourire de Jésus dans l’œuvre de la Pietà vu par les enfants

• Le centurion se tenait devant lui…

• Tu étais seul sur la croix, mais tu es avec moi sur mes croix

• On n'aime point ce que l’on souffre, mais on ne peut pas non plus aimer la souffrance !

• Accepter les épreuves sans les chérir

dimanche 27 février 2011

Ce qui nous viens des plus jeunes

Je prie quand je dessine


Guihem
(WEnd 29-30 Janv 2011)

L'aile de secours

Je veux te remercier, Seigneur, pour le don de la vie.
J'ai lu quelque part que les hommes sont des anges avec une seule aile;
Ils peuvent voler seulement en restant enlacés.
Parfois dans les moment d'intimité, j'ose penser, Seigneur,
Que toi aussi tu n'as qu'une aile. L'autre tu la tiens cachée,
Peut-être pour me faire comprendre que tu ne veux pas voler sans moi.
C'est pour celà que tu m'as donné la vie :
Afin que je puisse être ton compagnon de vol.

Alors enseigne-moi à prendre mon envol avec toi
Parce que Vivre
Ce n'est pas "supporter la Vie"
Ce n'est pas "déchirer la Vie"
Ce n'est pas "mordre la Vie"

Vivre c'est s'abandonner, comme une mouette, dans la brise de mer,
Vivre c'est goûter l'aventure de la liberté,
Vivre c'est ouvrir son aile
Avec la confiance de celui qui est conscient d'avoir dans le vol
Un partenaire comme toi.

(Antonio Bello)



INVICTUS

Dans la nuit qui m'environne
Dans les ténèbres qui m'enserrent
Je rends grâce aux dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme invincible et fière..

Dans de cruelles circonstances
Je n'ai ni gémi, ni pleuré,
Meurtri par cette existence
Je suis debout, bien que blessé.

En ce lieu de colères et de pleurs
Se profile l'ombre de la mort.
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et resterai, sans peur.

Aussi étroit soit le chemin
Nombreux les châtiments infâmes
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme...


(William Ernest Henley)

Week End du 29-30 Janvier 2011

« Comment Jésus nous Bouscule et nous déplace……
Dans notre relation aux autres »


Introduction par Mickaël :

Bonjour et bonne année à tous.

Nous voilà de retour à La Pourraque après notre escapade varoise de décembre.
Nous voilà de retour au cœur de notre parcours de réflexion après les fêtes de fin d’années.
Nous voilà de retour au cœur de l’Evangile de Marc pour aborder le thème de ce week end. Comment Jésus nous bouscule et nous déplace dans notre relation aux autres.
Une fois de plus, nous allons nous confronter aux textes choisis par l’équipe de préparation et nous allons tenter de voir comment cette histoire vieille de 2000 ans est toujours d’actualité et comment cette parole nous interpelle, nous bouscule et nous déplace. Avant de laisser la parole à Laurence, je vais vous retracer rapidement le chemin parcouru. Nous sommes à mi-chemin de ce parcours, aussi est il bon de se rappeler les étapes précédentes.
En octobre, nous avons travaillé sur Marc 1-21 et sur le deutéronome. Dans le premier texte Jésus bousculait ses coreligionnaires, les juifs, en parlant avec autorité aux démons. Ainsi il les invitait à déplacer leur regard par rapport à la tradition et à la loi.
Nous nous étions également laissé bousculé par le deutéronome qui expliquait que la loi donnée au peuple juif n’était pas là pour l’enfermer mais pour le rendre heureux et pérenne afin qu’il devienne signe.
En décembre au Bausset nous nous étions dans un premier temps interrogés sur la place et l’importance des rites dans notre pratique religieuse. Tout comme les lettrés de Marc 7 dénoncent les comportements des disciples qui ne respectent pas les rites alimentaires, ne sommes nous pas tentés aujourd’hui encore de juger l’autre au travers de ses pratiques rituelles ? Face à ce comportement Jésus dénonce une hypocrisie manifeste qui nous fait honorer Dieu avec les lèvres alors que nos cœurs sont secs. (Mt 7-6). Le Dimanche matin nous nous sommes attelés à la lettre de Paul aux Ephésiens plus précisément au passage où il appelle les baptisés que nous sommes à bâtir le corps du Christ dans l’unité. En rappelant que nous sommes tous appelés à œuvrer aux tâches du ministère, le Christ bouscule une conception hiérarchique de l’Eglise dans laquelle nous avons peut être tendance à tomber trop facilement.
Le thème de ce week end étant « Comment le Christ nous bouscule et nous déplace dans la relation aux autres » l’équipe de préparation pouvait prendre de multiples angles d’attaque tant le sujet traverse sans cesse les pages de la bible, que ce soit sous les traits de la Samaritaine, de l’aveugle Bartimé ou encore de Zachée. Finalement nous avons choisi deux textes qui pour nous illustrent deux questions qui ont traversé le groupe. Qu’est ce que le Christ a amené de nouveau dans la relation aux autres ? Comment vivre notre foi dans un monde devenu plus ou moins athée ? Cet après midi nous étudierons donc un texte de Marc 9 où les disciples sont bousculés par le comportement d’un homme étranger au groupe des 12, mais pas si éloigné dans ses actes. Demain nous nous attaquerons à un texte plutôt long, pas forcément très connu mais d’une grande importance dans l’histoire de L’Eglise : La rencontre de Pierre et de Corneille dans le chapitre 10 des Actes. Où comment Pierre, le premier des disciples est bousculé dans sa foi et ses convictions par la rencontre avec cet étranger romain, et comment cette rencontre est enrichissante.
Nous n’en sommes pas encore là… Avant de laisser la parole à Laurence, je soulignerai une demande formulée par le groupe de préparation : attention à ne pas shunter la seconde partie des questions, prendre le temps et le courage de sortir de la bulle intellectuelle pour se placer dans le vécu, le concret et échanger sur la manière dont nous parle le texte dans notre quotidien.
Bon WEnd

Introduction par Laurence :

Dans le débat qui nous a animé lors de la préparation de ce week-end, nous avons souhaité vous faire partager les réflexions qui nous sont venues mais qui n’ont pas été retenues car, nous semblait-il cela présentait des écueils au partage et le risque de repartir de ce Week end tout déprimé.
En quoi Jésus nous bouscule dans notre relation aux autres ?
Vous voyez ou je veux en venir ? Non ?
Voici le texte de Marc que nous n’avons pas choisi : Marc 12 :28-34
Ce grand précepte du Christ, « tu aimeras ton prochain comme toi-même » est resté comme LE message du Christ aux hommes, le « prochain » du Christ n’est pas « le frère, le compatriote » et cela nous le verrons dans les textes choisis pour ce week-end. Il s’agit bien de l’autre, tous les autres, le différent, l’étranger.
Le Christ nous appelle à un amour universel, sans limite.
La force de ces textes peut être écrasante. «Comment suivre le Christ dans ces commandements là ? La tache semble si difficile. Comment sortir du « je fais bien, je ne fais pas bien » aimer, accueillir, être le serviteur de tous (nous le verrons demain) Oui nous avons là le cœur du message du Christ, la nouveauté aussi par rapport aux préceptes juifs de l’époque mais quelle exigence !
Alors nous risquions de nous trouver (de chercher) des excuses, expliquer pourquoi c’est si difficile, qu’on essaye pourtant, qu’il s’agit de tendre vers….avec peut être une petite voix intérieure qui nous dira « tu essaye vraiment ? Rappelle toi ce conflit …, cette rencontre … ? »
Et nous risquons de nous faire gager par la déprime dont je parlais au début et vous savez combien ce n’est pas notre genre de nous laisser gagner par le spleen.
Et vous savez aussi combien ce n’est pas le genre du Christ de nous laisser sans espoir, sans cette petite lumière qui nous offre une ouverture, un chemin plus optimiste.
Alors il s’agissait de se décaler du sentiment de « mal faire » vers la conviction du « possible », du « je participe de cela, parce que je crois en Christ et que le Christ croit en moi »
Nous nous sommes aussi questionné sur l’équilibre de nos débats à venir.
Ce sujet « nos relations aux autres » est propice aux échanges sur les questions du quotidien : comment vivons nous nos relations aux autres, en famille, au travail… Comment sommes nous « attendu » sur cette question par les autres ? en tant que Chrétiens ?
Certains y voyaient un débat riche de témoignages partagés d’autres plus sur la réserve, appelaient à une certaine retenue dans ces partages. Ils seront ce que chacun de nous, et tous ensemble dans les groupes, nous voudrons bien qu’ils soient, dans la liberté de chacun et de tous ;
Je terminerai par quelques réflexions qui ne viennent pas de notre journée de préparation mais de Fred à qui je racontais nos échanges de ce dimanche de préparation auquel il n’était pas. Après m’avoir laissé parler il me dit : « Ha oui, Le Christ et notre relation aux autres ? Oui, Oui, je vois….. C’est une question de regard »
Regard ? A aucun moment dans cette journée nous n’avions parlé de regard.
«Mais oui, regarde l’amour dont parle le Christ, la relation aux autres c’est une question de regard : il nous montre le chemin à travers le regard que lui-même porte sur les gens.
Et le voilà qu’il me sort tous les textes qui viennent alimenter son idée .
Je vous en livre quelques extraits :

• Qu’aurais-je ressenti, si, vivant au temps de Jésus de Nazareth, je l’avais rencontré ? Qu’est ce qui m’aurait tout de suite frappé ?
La réponse ne peut faire de doute : ses yeux, son regard sur toute personne qui l’approche ! Rien d’autre, du moins dans un premier temps.
En dehors de nos intimes, nous ne regardons les gens que d’un œil distrait et généralement indifférent. Le regard que Jésus portait sur chacun de ceux qu’il rencontrait se trouvait aux antipodes de cette vague indifférence ou du moins de ce peu d’attention mutuelle qui forme l’atmosphère générale dans laquelle nous vivons tous, les uns devant les autres.
Le Christ attachait une grande importance à la question du regard. « Si ton œil est innocent, dit il un jour, ton corps tout entier est dans la lumière. Mais si ton regard n’est pas sain, ton corps tout entier sera dans les ténèbres » (Mt 6, 22-23) ll voulait dire ici que l’intention du regard de chacun conforte ou déériore un peu plus sa qualité intérieure.
Sa propre qualité intérieure, en tous cas, éveillait ou confortait celle de toute personne qui ne se fermait pas à son regard.
Que verrions-nous dans le regard de Jésus s’il nous était donné de l’apercevoir, un jour, revenu faire un tour de notre coté ? De l’intérêt, rien que de l’intérêt, assorti du bonheur de nos regards croisés. En dépit de nos défaillances, nous ne pourrions lire dans ses yeux la moindre trace de condamnation. Non, rien que le bonheur de notre rencontre, avec la totale confiance que nous arriverons bien, au fils de notre existence, à mieux nous trouver nous-mêmes, dans sa proximité définitive, puisqu’en fait il n’est pas « au ciel » mais sans cesse au milieu de tous ses frères humains : avec ce regard ! Oh ce regard !



• J’ai retrouvé un texte du cardinal Decourtray dans lequel il relit tout l’Evangile en s’attachant au regard que Jésus pose sur les gens. Il écrit : « Quand Jésus voit la Samaritaine, il ne dit pas : cette femme est volage ou légère…Il lui demande un verre d’eau et engage la conversation avec elle. Quand Jésus voit Zachée, l ne dit pas : cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux, un voleur…Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut. Quand Jésus voit Judas s’avancer vers lui, il ne dit pas : Tu n’est qu’un traitre….Il se laisse embrasser et lui dit : mon ami. Quand Jésus voit cet homme condamné à mort, il ne dit pas : c’est un criminel…Il lui dit : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. »
Jésus en effet, voit toujours en celui ou celle qu’il rencontre un lieu d’espérance, une promesse vivante, un être appelé à un avenir tout neuf par delà ses limites, ses péchés, et parfois ses crimes. Car, pour Jésus, les autres sont toujours des êtres aimés de Dieu.
Voici la nouveauté de l’Evangile, la Bonne Nouvelle de l’Amour qui redonne confiance. « Seigneur, fais que je voie et que j’apprenne à regarder l’autre comme toi tu nous regardes ».


Textes :
Samedi : Marc 9, 30-41
Dimanche : Actes 10, 1-47

Quelques perles :

Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé

Pour aller vers Dieu, il faut aller vers les plus petits.

Acceuillir, c'est s'ouvrir à l'autre, accepter sa présence, être bienveillant, être en lien.

Petites Annonces :

La Communauté Mission de France Rhône Alpes nous invite à venir fêter "Pâques à l'Aube" les 23-24 Avril 2011. Voir Claire ou Mickaël pour plus de renseignements.

Ca y est, nous allons pouvoir poursuivre nos rencontres via ce blog !

A l'intention de tous ceux qui viendraient nous visiter

Qui sommes nous ?

Un groupe de croyants, chrétiens du sud de la France (des alentours de Marseille, Nice, Nîmes, et même Grenoble) qui avons répondu à la proposition de réfléchir et enrichir ensemble notre Foi avec l'aide de prêtre de la Mission de France.
Nous avons pris l'habitude de nous rencontrer cinq fois par an à La Pourraque, dans le sud Luberon, dans une ancienne bergerie au milieu des oliviers et des vignes, propriété des soeurs Xavières. Le soleil fait rarement défaut et l'ambiance est toujours conviviale. Chacun est invité à participer activement, que ce soit à la préparation, aux commentaires des textes choisit, à la cuisine ou au ménage ! Nos enfants, qu'ils soient au berceau ou déjà ados, ont leur place et vivent comme nous un parcours spirituel adapté à leur âge. Pour tous ces rencontres sont des moments de travail (biblique), mais surtout de rencontres amicales, de promenade, de détente et aussi de jeux.

Pourquoi ce blog ?

Parce qu'un week end c'est souvent trop court pour aller au fond de la réflexion !

Au cours des cinq week ends de l'année nous gardons un seul théme : cette année
Pour vous qui suis-je ?
La rencontre de Jésus ou la foi bousculée....

Comment la vie bouscule nos convictions ?
Comment la rencontre de Jésus nous interpelle et nous questionne aujourd'hui ?

Chaque week end nous permet de creuser un aspect particulier de la question
Comment Jésus nous bouscule et nous déplace dans...

1- Notre rapport à la Tradition et à la Loi
« Ce qui est permis le jour du sabbat, faire le bien ou faire le mal ? » 
Mc 3,4
2- Notre relation à la religion et à Dieu
« Vous repoussez bel et bien le commandement de Dieu pour garder votre tradition. » Mc 7,9
3-Notre relation aux autres
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous. » Mc 9,35
4-Notre compréhension de la souffrance, de la mort et de la résurrection
« Il fallait que le Fils de l’homme souffrit, qu’il soit mis à mort et que, trois jours après il ressuscite. » Mc 8, 31
5-Notre compréhension de la résurrection et de la mission
« Il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez comme il vous l’a dit. » Mc 16,7


Pour continuer à partager notre réflexion entre nos rencontres, nous avons décidé de créer ce blog afin que la distance n'empêche pas l'échange.
Pour aussi garder la mémoire de notre réflexion et que les absents d'une rencontre puissent y trouver les textes et les infos partagés. Chaque équipe de préparation aura la lourde tâche d'alimenter ce blog, et chacun pourra y déposer ses commentaires.

Ce que nous avons partagé ces dernières années :

2009-2010 : Nous irons tous au paradis… !!
Quel sens donnons-nous à l’existence humaine ?Quelle est notre espérance dans l’ordinaire du quotidien marqué par des joies mais aussi par des peines ?   

1 – « Quel profit trouve l’homme à toute la peine qu’il prend sous le soleil ! »Qo 1, 2-3
Quel est ton paradis ? Quel est ton enfer ?
2 – « Voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous ! »
Lc 17, 21
Dessine-moi le Royaume de Dieu. Dis-moi les signes du Royaume.
3 – « Qui peut être sauvé ? Pour les hommes, impossible, mais non pour Dieu ! » Mt 10, 25-26
Sauvé ! De quoi, par qui, comment ? Hors de l’Eglise point de salut ?
4 – « La Paix soit avec vous…» Jn 20, 19
A quelle paix aspirons-nous ? Pour nous et autour de nous ?
5 – « Ayez à coeur de rendre compte de l’Espérance qui est en vous ! » 1 P 3, 15
Quelle est notre espérance ? Comment en sommes-nous témoins ?

2008-2009 : « Au commencement Dieu créa…. ».
                              Que faisons nous de la création ?     

1-« Dieu vit que cela était bon ! » Génèse 1.1
Que dit la bible quand elle parle de Création ? Quelles questions cela nous pose ?
2-« Remplissez la terre et dominez-la » Génèse. 1.28
Comment recevons-nous cette invitation ? Quelles sont nos responsabilités individuelles et collectives par rapport au créé ?
3-« A chacun je demanderai compte de la vie de son frère ! » Génèse. 9.5
Quels sont nos choix et modes de vie ? Comment nous engageons nous ? Que transmettons-nous ?.
4-« Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le :
A toi louange et gloire éternellement ! » Dn 3
Quel regard portons-nous à la nature et au monde qui nous entoure ? Notre relation à la création est-elle aussi occasion de louange au Créateur ?
5- « Je vis un ciel et une terre nouvelle ! » Ap21
Avons-nous des raisons d’espérer aujourd’hui ? Qu’elle avenir pour la création ?
.

2007-2008 : Dis moi qui est ton Dieu,
je te dirais qui tu es.
1- Qui est ton Dieu ?
Pouvons-nous connaitre Dieu ? Il ne s’agit pas tant de donner une réponse, que de se situer en face de cette question.
2- Que croyons-nous ?
Quelle peut être notre relation à Dieu ? Pouvons nous passer d’un « en qui je crois » à un « comment je crois » qui se manifeste dans notre vie intérieure ?
3-     Sans les œuvres, vaine est notre foi !
Nos choix, nos actes, révèlent le Dieu auquel nous nous référons.
Ëtre charitable, donner sa vie pour les autres, ça n’est pas spécifiquement chrétien. Qu’est ce que la foi d’un chrétien apporte de spécifique ?
4-     La messe pour les nuls
Le rituel chrétien, que manifeste t il de Dieu ? En quoi les rituels nous font-ils avancer ? Ne nous permettent ils pas un questionnement collectif, pour ne pas prendre la question de Dieu uniquement au niveau personnel ?
5-     Pentecôte : « Dieu à de l’esprit ! »
La Trinité est une spécialité des chrétiens, parfois vue comme une croyance en trois dieux.Ce « trois en Un » est un mystère pour beaucoup d’entre nous. Que nous dit-elle sur Dieu et sa relation avec les hommes ?


2006-2007 : Itinérance d’une Liberté
                          Aux sources de nos racines juives
1-     Esclaves de quoi ?
« En ce temps là, les fils d’Israël, descendants de Jacob, étaient de plus en plus nombreux en Egypte. Par crainte d’être submergé, Pharaon résolut de faire peser sur eux l’oppression et l’esclavage. » Exode 1
2-     De quoi veux-tu être libéré ?
« J’ai entendu la clameur de mon peuple, et je suis décidé à le libérer Et maintenant Va !. Fais sortir mon peuple du pays d’esclavage.» Exode 3
3-     A l’épreuve de notre propre liberté
« En Egypte nous étions assis près du chaudron de viande et mangions du pain à satiété. Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour laisser mourir de faim toute cette assemblée ?! » Exode 16
4-     Ma loi pour que vous viviez !
« Je suis le Seigneur qui t’a fait sortir de la maison de servitude. Tu ne te prosterneras pas devant d’autre dieu, ne tueras pas, ne commettra pas l’adultère, ne voleras pas, ne porteras pas de faux témoignage. Tu garderas sacré le jour du Sabbat. » Exode 20
5-     Héritiers d'une libération
« Je vous ai fait monter du pays d’Egypte » Le mémorial de cette libération n’est ni mémoire ni évocation. C’est une actualisation qui nous permet d’entrer en héritage. C’est aussi ce que nous faisons dans l’eucharistie.



Si la lecture des pages de ce blog fait écho à votre recherche personnelle, sachez que notre groupe continu d'accueillir de nouveau venu chaque année. Il est simplement demandé à chacun de s'engager à venir les 5 WEnd pour la cohérence du parcours. Que vous soyez seul ou en famille, les seules qualités requises sont:
la disponibilité du cœur,
être agréable aux autres tout en restant espiègle !
Coté connaissance biblique : débutant ou spécialiste sont bienvenus.
Pour nous contacter, laissez un message !