dimanche 20 décembre 2015

Notre Veillée du 12/12/15

 Les femmes que nous avons évoquées :


 Médité :
Extrait d'une conférence donnée par le Père Abbé d'Aiguebelle, Frère André, à Lyon, le 11 avril 2006 :
"Les frères ont souvent réfléchi sur le sens de leur présence priante en terre d'Islam au milieu de ce peuple. C'est dans le mystère de la Visitation de Marie que le Père Christian de Chergé puise le sens de cette présence dans un texte encore inédit qui est inséré dans la retraite prêchée à des Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie au Maroc en 1990 sur ce mystère de la Visitation :
Revenir sur le mystère de la Visitation. Il est tout à fait évident que ce mystère de la Visitation, nous devons le privilégier dans l’Église qui est nôtre. J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Élisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante. Elle l’a reçue d’un ange. C’est son secret et c’est aussi le secret de Dieu. Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Élisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ? Et pourtant, tout en elle déborde, mais elle ne sait pas.
D’abord c’est le secret de Dieu. Et puis, il se passe quelque chose de semblable dans le sein d’Élisabeth. Elle aussi porte un enfant. Et ce que Marie ne sait pas trop, c’est le lien, le rapport, entre cet enfant qu’elle porte et l’enfant qu’Élisabeth porte. Et ça lui serait plus facile de s’exprimer si elle savait ce lien. Mais sur ce point précis, elle n’a pas eu de révélation, sur la dépendance mutuelle entre les deux enfants. Elle sait simplement qu’il y a un lien puisque c’est le signe qui lui a été donné : sa cousine Élisabeth.
Et il en est ainsi de notre Église qui porte en elle une Bonne Nouvelle - et notre Église c’est chacun de nous – et nous sommes venus un peu comme Marie, d’abord pour rendre service (finalement c’est sa première ambition)… mais aussi, en portant cette Bonne Nouvelle, comment nous allons nous y prendre pour la dire… et nous savons que ceux que nous sommes venus rencontrer, ils sont un peu comme Élisabeth, ils sont porteurs d’un message qui vient de Dieu. Et notre Église ne nous dit pas et ne sait pas quel est le lien exact entre la Bonne Nouvelle que nous portons et ce message qui fait vivre l’autre. Finalement, mon Église ne me dit pas quel est le lien entre le Christ et l’Islam. Et je vais vers les musulmans sans savoir quel est ce lien.
Et voici que, quand Marie arrive, c’est Élisabeth qui parle la première. Pas tout à fait exact car Marie a dit : as salam alaikum ! Et ça c’est une chose que nous pouvons faire ! On dit la paix : la paix soit avec vous ! Et cette simple salutation a fait vibrer quelque chose, quelqu’un en Élisabeth. Et dans sa vibration, quelque chose s’est dit… qui était la Bonne Nouvelle, pas toute la Bonne Nouvelle, mais ce qu’on pouvait en percevoir dans le moment. D’où me vient-il que…l’enfant qui est en moi a tressailli ? Et vraisemblablement, l’enfant qui était en Marie a tressailli le premier.
En fait, c’est entre les enfants que cela s’est passé cette affaire-là… Et Élisabeth a libéré le Magnificat de Marie Et finalement, si nous sommes attentifs et si nous situons à ce niveau-là notre rencontre avec l’autre, dans une attention et une volonté de le rejoindre, et aussi dans un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire, vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons, montrant qu’il est de connivence… et nous permettant d’élargir notre Eucharistie, car finalement, le Magnificat que nous pouvons, qu’il nous est donné, de chanter : c’est l’Eucharistie. La première Eucharistie de l’Église, c’était le Magnificat de Marie. Ce qui veut dire le besoin où nous sommes de l’autre pour faire Eucharistie : pour vous et pour la multitude…"

 Observez bien,  Fermez les yeux et Décrivez !   Un téléphone "arabe"..... C'est l'exercice que nous avons  partagé.   Etes vous sur d'avoir tout vu dans ce tableau ? Tout compris ?


 

dimanche 13 décembre 2015

Week End du 12-13 Decembre

Tu enfanteras…:  « De Sara à Marie. La femme co-créatrice, à l’image de Dieu » . Quelle part de la femme dans la création ?
Gén 18, 1-2, 9-17 :« Je reviendrai l’an prochain, Sara aura un fils. Sara rit en elle-même… »
Lc 1, 26 Qu’il m’advienne selon ta parole. »



Introduction

1-Les textes : un mot d’intro : AT/NT, contexte…
Sara : Gn 18, 1-2 et Gn 18,9-19, avec le rappel, hors étude, de ce qui est entre les deux
Genèse est le premier livre de la Bible. Nous sommes au début de l’histoire du peuple d’Israël. Dieu a choisi Abraham pour être à l’origine du peuple qu’il s’est choisi. (Les trois religions monothéistes considèrent Abraham comme le père des croyants). Sara, femme d’Abraham n’a pas pu avoir d’enfant et elle avance en âge. Comment la promesse de Dieu de donner à A une descendance « nombreuse comme les étoiles du ciel » (GN 12) pourra-t elle se réaliser ? Nous allons en  voir l’annonce dans le texte de ce jour.

Marie : luc 1, 26-38
Au début de l’Evangile de Luc. Les récits de l’enfance sont propres à Luc. Ils mettent en parallèle Jean Baptiste et Jésus pour montrer la primauté (prééminence) de Jésus.  JB a pour rôle d’annoncer et de préparer la venue de Jésus. Deux femmes jouent un rôle clé à la source de tout cela. Marie, mère de Jésus et Elisabeth, mère de JB. Dés leurs grossesses, il se produit des événements extraordinaires. Ces textes sont bien connus. CE WE nous allons étudier le texte de l’annonce de la naissance de Jésus ; où Marie accepte de porter et de donner naissance au sauveur attendu par Israël.

Ces deux textes se situent à chaque bout de l’histoire du salut, l’un au début, l’autre au seuil de son accomplissement. 
   
2Place de ce WE dans la démarche de l’année. Sur le tract, trois expressions ressortent pour ce WE: « Tu enfanteras », femme co-créatrice (avec Dieu), la part de la femme dans la  création
2-1 Tu enfanteras : effectivement les deux textes proposés situent le rôle co-créateur de la femme par la maternité. A la différence du texte étudié au premier WE où Judith exerce son rôle sur un autre plan, nous dirions aujourd’hui sur le plan politique : elle dialogue avec les hauts responsables juifs. Elle construit un stratagème de guerre et part affronter avec ses propres armes le grand chef des ennemis. Mais pour ce WE l’approche semble plus « classique », le rôle que peut jouer la femme se situe à travers (et par) la maternité.
2-2 Femme co-créatrice avec Dieu, le terme co-créatrice est apparu un peu vague à l’équipe de préparation ; et nous avons lu les deux textes à étudier en embarquant la question : quelle est donc cette collaboration (particulière) de Sara et celle de Marie avec Dieu ?
En collaboration avec Dieu. Vaste programme, rien que ça ! Marie le dit elle même : Comment cela va t-il se faire ?  Trois maternités sont évoquées dans les textes que nous allons lire, elles sont assez mystérieuses et réservent quelques surprises. Nous rechercherons comment se manifeste la surprise de Sara, celle de Marie et celle d’Elisabeth. (Lors de la préparation notre équipe a  regardé les différentes traductions pour mieux cerner les réactions, surtout celles de Sara et de Marie.)
En collaboration avec Dieu ? Dieu convoque ici d’autres personnages: Des messagers (un messager ou trois dans le premier texte, on ne sait pas trop, on passe de l’un à l’autre) ; un ange, qui est aussi messager, Gabriel dans le deuxième texte.
Parfois aussi, Dieu semble parler en voix off.
Dimension mystérieuse de la collaboration avec Dieu que vous allez réussir à élucider dans votre travail en groupe!

2-3-La part des femmes dans la création  
Entre Judith qui part en guerre pour sauver ses compatriotes et Sara et Marie qui accueillent une maternité atypique, quelle peut être la part de la femme dans la création ? Y a t-il d’autres voies possibles ?
Vous pourrez aborder cette question dans les groupes, dans un deuxième temps après l’étude du texte lui même.
En tout cas, nous le vivrons pendant la veillée. Chacun de vous a pensé à apporter une image d’une femme qui pour lui …
Une veillée qui aura deux énigmes à résoudre : la part de la femme dans la création et le mystère des messagers que nous vivrons en début de veillée.


 Textes travaillés ce WEnd :

Texte du samedi 12 décembre 2015                       Genèse 18, 1-19 (traduction de la TOB)
1Le SEIGNEUR apparut à Abraham aux chênes de Mamré alors qu’il était assis à l’entrée de la tente dans la pleine chaleur du jour. 
2Il leva les yeux et aperçut trois hommes debout près de lui. A leur vue il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre, se prosterna à terre 3et dit : « Mon Seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, veuille ne pas passer loin de ton serviteur. 4Qu’on apporte un peu d’eau pour vous laver les pieds, et reposez-vous sous cet arbre. 5
Je vais apporter un morceau de pain pour vous réconforter avant que vous alliez plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur. » Ils répondirent : « Fais comme tu l’as dit. »
6Abraham se hâta vers la tente pour dire à Sara : « Vite ! Pétris trois mesures de fleur de farine et fais des galettes ! » 7et il courut au troupeau en prendre un veau bien tendre. Il le donna au garçon qui se hâta de l’apprêter. 8Il prit du caillé, du lait et le veau préparé qu’il plaça devant eux ; il se tenait sous l’arbre, debout près d’eux. Ils mangèrent 9
et lui dirent : « Où est Sara ta femme ? » Il répondit : « Là, dans la tente. » 10Le SEIGNEUR reprit : « Je dois revenir au temps du renouveau et voici que Sara ta femme aura un fils. » Or Sara écoutait à l’entrée de la tente, derrière lui. 11Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge, et Sara avait cessé d’avoir ce qu’ont les femmes. 12Sara se mit à rire en elle-même et dit : « Tout usée comme je suis, pourrais-je encore jouir ? Et mon maître est si vieux ! » 13Le SEIGNEUR dit à Abraham : « Pourquoi ce rire de Sara ? Et cette question : “Pourrais-je vraiment enfanter, moi qui suis si vieille ?” 14Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le SEIGNEUR ? A la date où je reviendrai vers toi, au temps du renouveau, Sara aura un fils. » 15Sara nia en disant : « Je n’ai pas ri », car elle avait peur. « Si ! reprit-il, tu as bel et bien ri. »
16Les hommes se levèrent de là et portèrent leur regard sur Sodome ; Abraham marchait avec eux pour prendre congé. 17Le SEIGNEUR dit : « Vais-je cacher à Abraham ce que je fais ? 18Abraham doit devenir une nation grande et puissante en qui seront bénies toutes les nations de la terre, 19car j’ai voulu le connaître afin qu’il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d’observer la voie du SEIGNEUR en pratiquant la justice et le droit ; ainsi le SEIGNEUR réalisera pour Abraham ce qu’il a prédit de lui. »

Questions pour nous aider
Lire le texte à haute voix.

Analyser le texte : Identifier les personnages, les lieux, les temps, les déplacements, proposer un plan. (Sauf les versets 5 à 8 en petits caractères)

Repérer les annonces de ce texte. Repérer ce qui s’y joue : le rôle des visiteurs, la place d’Abraham, celle de Sara… Quel est le type de relation entre les personnages ?

Qu’est-ce qui semble important dans la naissance de ce fils ? Qu’est ce qui nous paraît mystérieux ?
Comment ce texte nous rejoint dans notre vie ?
Trouvons-nous, dans nos vies des promesses heureuses ? Comment les accueillons-nous?

En quoi ce texte fait écho à notre expérience de parentalité ? Celle d’engendrer des enfants, mais aussi l’expérience de participer à l’émergence d’un monde tel que nous l’espérons? Avec qui ? En quoi pouvons-nous être co-créatrice (co-créateur) d’un projet divin pour ce monde ?




Texte du dimanche 13 décembre 2015                              Luc 1, 26-38  (traduction de la TOB)
Annonce de la naissance de Jésus
26Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, 27à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune fille s’appelait Marie. 28L’ange entra auprès d’elle et lui dit : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi. » 29A ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 30L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. 32Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 33il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 34Marie dit à l’ange : « Comment cela se fera-t-il puisque je n’ai pas de relations conjugales ? » 35L’ange lui répondit : 
« L’Esprit Saint viendra sur toi
et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. 36Et voici que Elisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile, 37car rien n’est impossible à Dieu. »38Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! » Et l’ange la quitta.

Questions pour nous aider
Lire le texte à haute voix.

Analyser le texte : Identifier les personnages, les lieux, les temps, les déplacements, repérer les associations, les oppositions, proposer un plan.

Reprendre ce texte avec le regard de Marie. Quelles sont ses réactions ? Qu’est-ce qui est décisif pour elle ? En quoi  consiste la faveur de Dieu envers Marie ?  Que signifient pour elle, jeune juive, les versets 32 et 33 ? 

En reprenant aussi le texte d’hier (Gn 18, 1-19), quelles contributions sont proposées à Marie et Sara ?


Comment ce texte nous rejoint dans notre vie ?
Dans quels moments décisifs, des personnes (proches de nous…) ont pu jouer un rôle qui les dépassait ?

Et nous mêmes ?

Avec d’autres ? Avec un Autre ?