lundi 8 février 2016

Week End du 06-07 Février 2016

Femmes messagères, porteuses de nouvelles, images de l’Eglise, porteuses de la Bonne Nouvelle.

Os 1,6- 2,4-7 : « Elle conçut et enfanta…Je la réduirai en terre aride…je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur »     Jn 20, 1-10 : « Marie de Magdala vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur, et  qu’il lui a dit cela. »

INTRO :

Par le thème de cette année, on pourrait, au premier degré, écouter les belles histoires qui constituent l’épopée d’Israël, le Peuple de Dieu.

Au deuxième degré, dans une histoire écrite essentiellement par des hommes, les récits de ces femmes de la Bible, leurs paroles, leur image, nous disent comment, à des moments clés de l’histoire d’Israël, ces femmes, par leur foi, leur intuition, leur amour, ont pu être instruments de Yavhé, de Dieu, à leur place, avec les moyens qui étaient les leurs, dans la société de l’époque.

Nous avons vu lors du 1er WE, comment cette femme cananéenne, armée de sa seule foi, et de son humilité (les petits chiens mangent bien les miettes qui tombent de la table des maitres), s’adresse à Jésus, et lui fait prendre conscience que sa mission déborde largement la maison d’Israël.

A la suite de cette femme, écoutons Jésus nous dire : "Qu’il t’advienne selon ton désir" : Avec Dieu, Quel est notre désir ?
Laissons nous interpeler par la façon dont cette femme a changé le cours des choses, dans son histoire, celle de sa fille, dans la mission de Jésus, celle de l’Eglise. Vous avez dû remarquer : il reste encore du boulot, dans l’Eglise, aujourd’hui…

Dans un contexte tout aussi patriarcal, le peuple de Dieu est assiégé. Les responsables de la cité, désespérés, humiliés,  vont capituler, se rendre. Ils n’ont plus confiance en Yavhé, le Dieu de leurs pères.
Et c’est Judith, une femme, qui va leur rendre leur liberté, leur fierté, et leur confiance en Dieu : « Le Seigneur l’a frappé par la main d’une femme » dit-elle en exhibant la tête d’Holopherne, avant d’exhorter le peuple à la louange : « Louez Dieu, louez le Dieu qui, cette nuit,  par ma main, a brisé nos ennemis. »

Dans la lignée de ce peuple d’Israël, n’entendons-nous pas Judith nous demander : « et toi, qu’est-ce qui t’indigne, dans ce monde ? Vers quel engagement (pour l’Eglise, pour plus d’amour), ta confiance en Dieu te pousse-t-elle ? »

Durant le 2ème WE, nous avons vu comment Yavhé constitue son Peuple, innombrable, de femme stérile en femme stérile (de Sara, femme d’Abraham à Rébecca, sa belle-fille, femme d’Isaac, qui aura même 2 jumeaux, comme nous le verrons cet Après Midi) :  « A Dieu, rien n’est impossible » (Lc 1, 37).  Pour n’avoir pas cru, Sara s’inflige une blessure d’orgueil, en envoyant sa servante à Abraham, et son rire est douloureux.
Après le passage de l’Ange Gabriel, toute autre est la joie de Marie, qui lui inspirera son Magnificat.
Par cet évènement, Marie nous rappelle que la co-création du monde passe par l’accueil. Accueil de la maternité, de l’amour, et plus largement, de la relation à l’autre.

Durant la veillée, c’est ce que nous a révélé le vitrail de la visitation, (photographié à Taizé par Hubert et Madeleine). Ce vitrail fut illustré par le texte de Christian de Chergé que nous a lu Damien: Comme Marie et Elisabeth, chacun porte en soi quelque chose de caché, intime, qui ne peut se révéler qu’au contact de l’autre, ce secret de Dieu, cette Bonne Nouvelle,  dont nous ne sommes parfois pas même conscients.  Mais « nous ne savons pas quel est le lien exact entre la Bonne Nouvelle que nous portons, et ce message qui fait vivre l’autre »

Et c’est une parole de bénédiction, une simple salutation d’Elisabeth à la rencontre de sa cousine Marie, qui fait vibrer quelque chose, quelqu’un en l’une et l’autre…

Pour la préparation de ce 3ème WE, nous n’avons pas osé Osée : Dans le 1er texte proposé, le prophète Osée a une mission difficile, puisque marié à une prostituée, il applique à Israël l’image de la femme infidèle et adultère. Certes, celle-ci revient pleine de repentance  grâce à l’amour de Yavhé, mais même en cette année de la Miséricorde, ce texte nous a semblé particulièrement difficile et susceptible d’interprétation vaseuse, bien que se passant au désert (« Je l’emmènerai au désert, et je parlerai à son cœur), sutout en risquant l’analogie avec l’institution de l’Eglise…

Nous avons préféré vous parler plus prosaïquement d’une histoire de chasse, comme on dit, et de plat de lentilles…  (ce qui nous introduit aussi au repas de ce soir !)
C’est donc Rébecca qui nous illustrera comment respecter l’alliance et le plan de Dieu, de façon toute féminine, avec autant de ruse, de subtilité  et d’efficacité que Judith en son temps.
Quant à Marie de Magdala, elle arrive au tombeau pour retrouver Jésus, l’embaumer, le toucher, garder un contact avec lui, même mort.

Là encore, c’est une rencontre qui va la « retourner », la « convertir », on dirait aujourd’hui : « lui faire faire son deuil » de Jésus. Une rencontre qui la fait passer de la découverte du tombeau vide, à la Révélation de la résurrection, et à la proclamation de cette Bonne Nouvelle. Et cette rencontre, c’est celle du jardinier, en qui elle reconnait Jésus, Son Seigneur, à l’appel de son prénom… Venue pour enlever Son Seigneur, la voilà repartie sans même l’avoir touché…

Ici comme chez Osée, pourra être évoquée l’analogie avec l’Eglise proclamant la Bonne Nouvelle : détentrice ou dépositaire…Que de dilemmes, au fil des siècles…

Comme beaucoup de femmes dans la Bible, Marie Madeleine  parle surtout par des actes, ou par ce qu’elle est : Comme la femme infidèle d’Osée, Marie de Magdala, par son passé tumultueux guéri au contact de Jésus par la Miséricorde, l’Amour  infini, n’est-elle pas par elle-même, intrinsèquement  une Bonne Nouvelle vivante ?


Intro 1er texte :


« Qui va à la chasse perd sa place ». oui, cette expression qui nous a tous rempli de plaisir en jouant lorsque nous étions gamins, vient bien de ce texte biblique, qui nous est proposé maintenant.
En fait, le contexte du texte nous fait remonter avant la naissance des jumeaux, lorsque, comme le dit pudiquement le texte, « les enfants se heurtaient en elle ».(Gen 25, 23)Yahvé dit à Rébecca :  « Il y a 2 nations en ton sein, 1 peuple dominera l’autre, l’aîné servira le cadet ».
Au bout du compte, par ruse, Rébecca ne fera que permettre la réalisation de cette parole de Yahvé . L’erreur d’Isaac abusé ne fait que corriger celle de son choix premier de bénir Esaü.
Finalement,  la place d’Esaü, à la tête du peuple d’Israël, personne ne la lui a prise… Elle ne lui appartient déjà plus, depuis ce jour où, revenant de la chasse (déjà !), affamé, il avait vendu son droit d’aînesse à son frère Jacob, pour un plat de lentilles (Gen 25,33) : « Esaü lui prêta serment et vendit son droit d’aînesse »… Quelle que soit la qualité des lentilles, il faut reconnaitre que c’est une vision à bien court terme qu’avait Esaü de son rôle de futur patriarche d’Israël ! « C’est tout le cas qu’Esaü fit de son droit d’aînesse » (Gen, 25,34)
On peut juste noter au passage que Rébecca a dès le début l’intuition (on dirait presque féminine) que le tempérament réfléchi et tranquille de Jacob le prédispose plus aux responsabilités d’un patriarcat, que celui plus remuant, et (on dirait aujourd’hui) « brut de décoffrage » de son frère Esaü, plus sensible à des biens plus éphémères et périssables comme le gibier.
Une introduction n’étant pas une conclusion… Nous allons partir en petits groupes, 3, de 6 à 8, autour de Kay, Nicole et Bozéna, jusqu’à 18h 30, où nous aurons un partage, qui ne sera pas une discussion, et à 19h, chacun pourra savourer un plat de lentilles et de gibier, sans aucune contre  partie que de rendre grâce à Dieu, et éventuellement remercier les cuisinières, si c’est à leur goût.