samedi 1 avril 2017

WE2 Se libérer de nos idoles... 3-4 déc2016

Face aux différents fondamentalismes ethniques, nationalistes et religieux, comment résister aux intégrismes qui atteignent nos libertés ? Quelles sont nos nouvelles idoles et tentations ? Résister ou vivre avec ?
Avec les Veaux d'or (Ex32) et la monnaie de César (Luc 20, 20-26), regardons le sens de nos actes

E-DOLLS, IDOLES et autres GADGETS
Dans l’invitation au 1er we de cette année,  le titre m’a accroché : « Un vent de liberté souffle sur la Pourraque » … Oui, mais quel vent ? une petite brise, un doux zéphyr pour caresser notre quotidien dans le sens du poil, sans trop nous déranger, ou un mistral impétueux, voire un typhon qui va chambouler nos engagements, ce que nous vivons ? Là encore, c’est notre liberté qui décidera : à la mesure de notre désir de nous laisser interpeler, interroger, changer, chambouler, et, peut-être : convertir ?

Les étapes proposées cette année pourraient suivre d’une certaine façon, le thème proposé il y a 3 ans, sur  «  Le chemin » : Rappelez vous :
Le 1er WE : L’esclavage, c’est un peu le point de départ de tout chemin de liberté, là d’où l’on vient : ce dont on nous a chargé durant notre éducation, et qui n’est pas de nous, qui nous entrave encore aujourd‘hui, si nous n’en avons  pas encore brisé les chaînes.
Ce 2ème WE, il nous faut cerner les idoles dont nous nous sommes nous même chargés, qui nous entravent, nous ralentissent,  dont nous avons à nous alléger : Sans parler de la Rolex avant 50 ans, la liste peut rapidement s’avérer très longue… on se fait confiance pour ça !
-- L’argent est celui auquel on pense en 1er : l’homme ne peut servir 2 maitres, nous dit un texte de l’évangile… que justement, nous étudierons cet AMidi . Céder à une idole nous éloigne invariablement de l’Amour : c’est ce que nous verrons ce soir à la veillée. , et comment au contact de l’amour véritable, la révélation peut être douloureuse,  de tout ce que nos idoles nous ont empêché de vivre…
-- l’orgueil, souvent évident, dans la rubrique : « c’est moi qui ai la plus grosse » : armée, voiture, maison, situation, tête, etc…, mais parfois plus caché ; «  merci mon Dieu, de m’avoir créé comme je suis, bien sous tous rapport et pas comme ce publicain… »
-- nos représentations du monde, nos critères de normalité, nos représentations de Dieu, pour lesquelles on pourrait se fâcher avec des amis, pour lesquelles certains ont tué, des croisades au Jihad, en passant par la St Barthélémy…    Dieu est invariable, mais notre façon de le voir peut évoluer : c’est ce qu’ont vécu les Hébreux au désert, en se détournant de Dieu, dès que Moïse a le dos tourné, pour mieux le retrouver par une nouvelle alliance.
Durant la veillée, nous percevrons combien la découverte du vrai amour, peut desciller nos yeux, combien celui-ci peut être douloureux…

INTRO

Exode 32,14 : 40 jours et 40 nuits, 40 ans de désert

 Image de Dieu : La liberté fait peur. Moïse absent, les hébreux se dépêchent de créer un nouveau dieu, « qui marchera à notre tête », «  que l’on pourra suivre ».Un dieu « tout-puissant », à qui l’on peut demander des faveurs », un dieu exigeant, asservissant, à qui on donne de l’or pour en faire la représentation par une statue.

 Dans ma vie, Quand Dieu tarde, se fait moins présent, il reste le tarot, l’astrologie. Sinon, comment continuer à tout maitriser ?
VEILLEE
L’extrait du film que nous avons failli voir ce soir est tiré de la liste de Schindler. Il est calqué sur le texte de cet après-midi : c’est la même chose, sauf que c’est tout le contraire, l’exact contre-pied :
  • Le peuple juif qui suit son dieu depuis la fuite hors d’Egypte, finit par se construire une idole, en forme de veau d’or. Schindler, lui, a déjà son idole, l’Argent : Il a flairé la bonne affaire, en créant une usine à main d’œuvre bon marché, et tant pis s’il s’enrichit sur le dos des juifs, menacés de mort.
  • Au début, la rentabilité de l’affaire, au fil des contrats passés avec les nazis, lui attire fort logiquement inimitié et animosité, de la part des salariés, mais au fil des mois , des rencontres, les employés s’individualisent, s’humanisent, et à l’indifférence, fait place le respect, la compassion : c’est une autre forme de richesse que découvre Schindler au fil de ces rencontres.
Le passage se situe à la fin de la guerre : les alliés ont débarqué, progressé à marche forcée, et vont atteindre l’usine Schindler, provoquant devant eux la fuite des nazis : pour les juifs, c’est la délivrance assurée le lendemain, et pour Schindler, la mort : s’il part avec les nazis, son double jeu est découvert, et c’est une balle dans la nuque, s’il reste, c’est la mort comme collaborateur des nazis, et exploiteur de juifs. Conscients au contraire que Schindler a sauvé un maximum de juifs, ceux-ci décident de le sauver à leur tour, en lui donnant un anneau, sauf-conduit où ils gravent « celui-ci est un juste » pour témoigner de sa bonne foi.
  • Là aussi, il est question d’or, que l’on arrache, que l’on met en commun, mais il ne s’agit pas de bijoux, d’ornements extérieurs, mais de dents : c’est une part d’eux même, que ce peuple arrache. On voit sous nos yeux s’incarner le verset No 4 : « ayant pris l’or de leurs mains, il la fit fondre dans un moule pour en faire une nouvelle alliance 
  • A la remise de l’anneau, les ouvriers le pressent de partir, pour sauver sa vie. Lui les regarde tous, ne peut les quitter : Au fil des mois, son « devoir d’homme », une compassion logique, l’a incité à en sauver le plus possible, mais là, il est touché par cette reconnaissance, cet amour disons le, et il s’effondre en regardant sa voiture : « mais que ne l’ai-je vendue, j’aurais pu en sauver 10 de plus, et ce manteau, encore 5 , cette insigne en or, encore 2 que je n’ai pas sauvé… » C’est un peu comme ça que je me représente le purgatoire : non pas le jugement extérieur d’un Dieu maitre de tout, mais l’âme, au contact d’un amour absolu qui dépasse tout ce que nous avons pu connaître, prend conscience du bien que nous aurions pu faire, et que nous n’avons pas fait.
  • Cet A Midi, nous avions un Dieu « vengeur », qui juge et condamne, Ici, c’est notre cœur qui nous condamne, et c’est bien plus douloureux…
La Liberté

Et un orateur dit, Parle-nous de la Liberté.

Et il répondit : Je vous ai vu vous prosterner aux portes de la cité et dans vos foyers, et vous vouer au culte de votre propre liberté, Comme les esclaves qui s'humilient devant un tyran et le louent, alors qu'il les anéantit.

Oui, dans le bosquet du temple et dans l'ombre de la citadelle, j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un joug ou des menottes.
Et mon coeur saigna en moi ; car vous ne pouvez être libre lorsque vous forgez une chaîne du désir même de la liberté, et quand vous ne cessez de parler de la liberté comme d'un but et un accomplissement
.
Vous serez libre en vérité non pas quand vous jours seront sans tourments et vos nuits sans un désir ou un chagrin, Mais d'avantage quand ces choses étrangleront votre vie,

En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses anneaux scintillent au soleil et éblouissent vos yeux.

Et à quoi voulez-vous renoncer dans votre quête de la liberté, si ce n'est à des parcelles de vous même ?
S'il existe une loi injuste que vous voudriez abolir, cette loi fut écrite de votre propre main sur votre propre front. Vous ne pouvez l'effacer en brûlant vos tables de la loi,

Et s'il existe un tourment que vous voudriez dissiper, le siège de cette crainte est dans votre coeur et non dans la main du tourment.
Vraiment, toutes les choses se meuvent dans votre être en une continuelle étreinte fatale ; ce que vous désirez et ce que vous redoutez, ce qui vous attire et ce qui vous répugne, ce que vous poursuivez et ce que vous voulez fuir.

Ces choses se meuvent en vous comme la lumière et l'ombre, en couples enlacés. Et quand l'ombre se dissipe et disparaît, la lumière qui persiste devient l'ombre d'une autre lumière.

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